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samedi, novembre 10, 2007

the only light in the burnished room came from a damp sizzling fire

bon alors je sais pas trop ce qui m'a pris, j'étais en train d'écrire un truc sur burial le gars qui fait de la jungle lente et tristoune qui craque de partout avec des bruits d'orage, là, pour mon nouveau travail, et à un moment dans une vieille interview sur un blog il parle d'un morceau de digital qui s'appelle "special mission" dans le boxset de metalheadz en metal (je l'ai, je peux même vous dire que le jour où je l'ai eue entre les mains est un des plus beaux jours de toute mon existence, à peine assombri de l'immense déception de ne pas avoir trouvé le hoodie qui allait avec au rough trade de covent garden, je l'avais vu avant chez rough trade rue de charonne, mais vraiment ivan smagghe me faisait trop flipper pour que j'ose lui demander) et effectivement, évidemment, on dirait du dubstep, parce que le dubstep c'est de la jungle comme metalheadz en faisait, enfin, burial c'est de la jungle, avec tous ces snippets de dames qui couinent de la soul et du futur, faut pas me la faire, et c'est pour ça que c'est beaucoup mieux que toute cette merde dub dark le pire c'est les trucs vraiment dub, ça m'a donné envie d'écouter platinum breakz et je me suis mis à chercher le disque d'alex reece avec les couleurs vitesse sur la pochette et la typo horrible là et je l'ai pas trouvé je crois que je l'ai laissé chez mes parents, puis j'ai pensé à inner city life, comme un idiot, je me rappelle que j'avais prêté ce disque, à la même personne à qui j'avais prêté "worship the glitch" de coil, et je le vois plus, ce type (enfin, s'il passe par-là, j'ai deux ou trois trucs à lui s'il veut bien me les rendre, même par la poste). je suis allé sur un site de disques d'occasion et je l'ai racheté, il m'en a coûté 3 euros 80 et en ce moment-même, j'écoute "computer state" de source direct (pas leur meilleure époque), et juste avant, j'ai écouté "consciousness" de photek et j'ai trouvé le son des nappes super beau, moderne, charmant, je me suis même dit qu'il faudrait le sampler, et encore avant j'ai écouté cette horreur d'alex reece, quelle soirée mes amis, quelle soirée! enfin, pour tout parfaire, ma mie travaille dans le fauteuil, le chauffage marche, je lis un "classic novel of the 1960s" ouais ce roman mirifique de Richard Farina (j'ai exactement cette édition) et je peux déjà vous dire que c'est le deuxième roman le plus drôle que j'ai lu de toute ma vie; j'y reviendrai plus tard, car il me reste une bonne soixantaine de maxis de jungle à réécouter, ouais.

mardi, novembre 06, 2007

scenes of victory

je dois écrire pour le travail, pour fêter dix ans de tourbillon descensionnel et de délitement des limites (c'est bien, c'est pas bien, j'en sais rien moi, mais mon disque dur trime grave, il me fait part de sa douleur en petits flashes subreptices de luminosité sur l'écran, c'est vous dire si je flippe, c'est ma fenêtre sur le moooooonde), un compte-rendu de ce qui, à mon sens, cloche à notre époque, j'écoute le nouveau ep absolument hilarant, nihiliste de Gescom, je reprends une gorgée de café pourtant ce matin le café me fait mal à la gorge, un break hideux de jazz électrique recompliqué par une machinerie pitchshifteuse et sablonneuse incessante, stomacale, immonde, des breaks de boita qui n'aiment pas les gens, gargouillis démontés de de de samples trop graves, trop lents, qui n'aiment pas la fête, qui n'aiment pas les gens, mais qui aiment la musique, qui aiment qu'on ne puisse pas les expliquer, comme Dylan en 66, comme Black Dice en 2007, un truc fou, des artistes qui n'aiment pas les gens, mais, c'est étonnant, qui les respectent énormément, un paradoxe, qui les respectent surtout, parce qu'ils ne pensent jamais à eux; alors c'est pas très bon, vraiment de la musique pas aimable mais je crois, je pense, que TG en 78 c'était pas très bon non plus

car, parlons sans écrire, parlons ensemble, je ne vais pas me relire je pense, c'est ce qui ne m'empêche pas, vous l'aurez peut-être senti, d'être complètement, ces temps, obnubilé habité par TG, ce groupe pas très bon, ces temps, j'avoue, je suis pas le seul pas le premier, c'est un constat très banal qui n'éclairera personne mais, je regarde 2007 à l'envers à cause de TG, en tant que consommateur, en tant que faiseur de musique, vous voyez, je me sens tellement, tellement - et c'est le mot le plus juste que j'ai trouvé - péteux, oui péteux, ces temps, à cause de TG, à cause de trucs gothiques un peu après, à cause de Chris & Cosey et Coil mais pas à cause de la musique, des fois elle n'est pas très bonne, des fois elles est fabuleuse, mais vous le savez déjà, on ne va pas parler de ça, on ne va pas dire Trance et Heartbeat de Chris & Cosey sont des disques fabuleux, Times Machines ou The Angelic Conversation de Coil sont des disque fabuleux et pas très bons (je fais un grand saut au-dessus de ceux qui sont pas terribles et qui sont légions) mais plutôt à cause de leurs gueules à l'époque, sérieux de mort, en anglais on écrit au stylo DEAD SERIOUS, à cause des enjeux que des gens y ont mis, peut-être que je plaque un peu des trucs dessus mais je pense pas trop me tromper, des enjeux de vie ou de mort, TG c'était pas très bon mais ça gigotait à mort pour ne pas faire plaisir à qui que ce soit, pour rester incandescent, je vais pas vous faire une liste, c'est impossible, parce que, vous le savez peut-être, vous le savez peut-être pas, chacun des concerts qu'ils ont donné était une vraie réaction une vraie réécriture totale de la première à la dernière page au précédent à ce que les gens attendaient ils jouaient dans une pièce et le son était dans une autre par exemple et ceux qui pouvaient les voir ne pouvaient pas les entendre et ceux qui pouvaient les entendre ne pouvaient pas les voir et ça faisait des émeutes et quand ça a arrêté de faire des émeutes ils ont arrêté, ils ont frappé les connasses des Slits (je dis ça, j'adore les Slits) qui les cherchaient parce qu'elles les trouvaient bidons et qu'elles étaient super bourrées, et elles avaient raison, ils étaient bidons, c'était des imbéciles, mais ils y croyaient dur comme le fer, Gen est bidon, Gen a toujours été un imbécile, Gen n'a rien compris à Bill Burroughs, Gen lit de la poésie sur de la musique relaxante, mais Gen y a cru, horrible Gen y croit, Gen a des nichons maintenant, Gen a fait tellement de mal à son corps, il a avalé des clous rouillés et il a essayé de mourrir en vrai et en grave avec des médicaments avant de monter sur scène comme un vrai enfant, un vrai imbécile comme il y en a peu, je veux pas romantiser mais c'est arrivé pour de vrai, comme ça, combien vous êtes là dans la salle à cette heure pour aller y gambader comme ça, corps et âme, prêts à vous appauvrir et à vous intoxiquer le sang à vous taper l'affiche et à faire un groupe sans savoir une seconde, une milliseconde même ce qu'ils pourraient bien dire avec de la musique, il y en a quelques un que je connais un peu et leur musique n'est pas très bonne, TG était idiots et maladroits, des fois mais tellement géniaux tout le temps agissant tout le temps entièrement, entièrement et antagonisant juste quand il fallait parce qu'il le fallait et je suis sûr que c'était pas facile, à cette époque là, moins facile encore quand dans la notre, cette salope visqueuse, tout avait déjà été fait déjà, ils faisaient quand même sans se soucier de rien, sans se soucier de la photocop de l'adolescence c'est surtout ça, ils n'avaient pas peur de l'adolescence, ils prenaient la parole tout le temps pour annihiler l'idée même de discours, l'idée même d'idée sur la musique à faire et la musique qui se faisait alors, rien d'autre que le respect et la discipline, un truc tout bête comme ça, un truc à croire et pas à poser, comme on pouvait lire dans Industrial News en 1980 pour annoncer la cessation des activités (maintenant IN c'est ça)
IT IS important that people DO things, do things, that they are not just passive anymore, not just a thoughtless consumer. It is also important that you make the jump to ACTION, THOUGHT, PRODUCTION. But even when you have made that jump, you still may not have found out what it is you want to say, or about what subject. Music for its own sake is not enought. To have something to say may take a long time, years and years, and a lot of experiences that have nothing to do with music or tapes. LIFE is the source of art/music, not technique or instruments, not having records released immediately. KEEP ON DOING THINGS, if it's really in your blood you CAN'T STOP IT anyway, but don't shove it all out immediately on the basis that is must be about something, don't let your enthusiasm make you lmazy and uncontrolled. True content is hard to get.
et de là à ce que j'ai envie de dire que le problème de notre époque c'est l'enthousiasme et les mediums pour la dire dans un grand cri coloré il n'y a qu'un pas de côté que je ne ferai pas, c'est trop con, trop réactionnaire, je ne le pense même pas vraiment, surtout que TG, vraiment, se foutaient de la musique, c'est encore plus évident quand on écoute les deux premiers disques de Psychic TV qui ne sont pas de la très bonne musique mais qui sont pourtant des vrais chefs d'oeuvre qui changent des vies et maintenant quand je lis ce que Gen disait sur Whitehouse à l'époque

it had backfired to an extent, it had become impossible to distinguish between gratuitousness and seriousness. We'd left a rather unhealthy residue of people and ideas, albeit because people had chosen to misunderstand what we were saying. It got into this thing of who could shock each other the most, SPK doing videos of dead bodies and Whitehouse for example, who I instantly and totally despised. Making a hole for thos kind of people to crawl through was quite scary
je sais en même temps qu'il avait complètement tort parce que la gratuité et le mystère des intentions c'est tout ce qui nous intéresse et heureusement que TG les seins à l'air TG qui se scarifie TG qui s'habille en blanc TG qui fait du bruit TG qui fait du jaaaaz TG qui emmerde le monde TG qui se fait arrêter c'était gratuit dans le fond et en même temps là où il n'a pas tort c'est qu'il était déjà trop tard aussi, la liberté enfermée, en 2007 je cherche avidement un peu de liberté imprimée, quelque chose d'engagé et de concerné, j'ai juste trouvé ce disque de Cristian Vogel, il n'est pas très bon, je crois, mais il manipule des matériaux littéralement incroyables, je veux dire durs à croire, il élastise la musique séquencée, il insinue le temps réel dans le beat, il a le coeur qui bat des matières magiques, ce n'est pas un disque très bon mais c'est un disque rempli ras-la-gueule de choses que personne n'a encore entendues, machinisées dans l'intimité, dans le respect, dans l'ignorance des autres, il a sauvé mon année, Vogel a sauvé mon année, lui et John Dieterich sur scène, qui remplit tout de bruit, qui joue le bonheur du bruit et cache la surconscience amoureusement qui cache son intelligence derrière des grimaces et une guitare de luthier avec des micros actifs, John Dieterich qui m'a rendu heureux comme un idiot cul béni au moins deux fois en 2007. Pour info, pour dire stop, sachez qu'on ne peut presque plus trouver aucun disque de TG à Paris en 2007, ailleurs que dans certaines maisons très spécialisées en sursis de mort imminente et qu'il faudra, aussi, éviter le livre de Eric Deshayes comme la peste, comme un boulet absolu, un truc idiot, ne perdez pas votre temps ne perdez pas votre argent allez acheter le nouveau Cristian Vogel c'est une sommation.