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lundi, avril 21, 2008

tête froide (orange givrée)

j'annihile un temps ma peur (je mue en taiseux mais ce n'est pas volontaire, c'est à cause des opportunités, du travail, des flux qui s'ouvrent de partout, mais voilà je me mets un coup de pied dans le derrière) et mes ambitions (à venir en italiques - l'encyclopédie, Pavić, Senges, Bustos Domec et Jeff Vandermeer et et après "un seul roman gros comme un boeuf au lieu d'une poignée de graviers lancée pour nous dérouter") pour vous apostropher sur un disque superbe que je m'enquille en toute illégalité (mais ça ne saurait durer), évidemment paumé perdu lettre morte dans le temps, parce que sur le papier, idiote comme un i:

DAS OHR AM GLEIS (l'oreille collée sur le gros rail) est en effet un disque sur les TRAINS et sur les RAILS dans lesquels on entend des TRAINS
et pas grand chose d'autre et c'est une bénédiction; si vous avez mis un pied dans la documentation sonore avec walkman, dat ou md vous savez à quel point le geste est attendu (vous en avez sûrement quelques heures dans un tiroir); et pourtant; il ne faut pas passer outre ce DUAL DISC (stéréo amoindrie sur une face, 5.1 sur l'autre, ce qui vous laisse un peu songeur puisqu'évidemment, en bon amoureux de la chose musique, vous n'avez pas de système 5.1, vous caressez la stéréo comme votre religion, comme j'observe au loin à l'horizon l'expérience en plein de l'ébouriffant, nécessaire ALTARS OF SCIENCE de notre héros Marcus Schmickler, me contentant de rêver en tremblant fort, très très fort, du fait de sa version rabougrie en stéréophonie) il faut s'y plonger; deux raisons massues, c'est le retour de FX Randomiz, dont on n'avait pas entendu une milliseconde depuis l'album de Holosud (pour la beauté de l'histoire, je vous mets un extrait de cette merveille oubliée, pour le biz, je vous HURLE qu'un nouvel album de Schlammpeitziger vient de voir le jour ), ensuite, c'est des nouvelles de C-Schulz, discret manipulateur, vénéré fantôme, une troisième raison pratique: c'est un disque AGREABLE, on y entend cliqueter des cliqueter, le vent sur les parois du train qui souffle des notes qui tiennent parce que le train se meut et parce que la bande souffle, des phrases superbes, des effets très honnêtes, des résonances qui chantent, des pulsations rajoutées, multipliées par l'informatique et par la main; les deux gars ont posé des micros un peu partout, sur les rails, entre les wagons, ils ont dû se payer le luxe de voyager sans destination, de s'oublier dans le temps du voyage, dans la bulle du temps perdu, cette intervalle chérie où il est autorisé de dormir quand on n'est pas fatigué, d'écouter le bruit, de jouir de ce qui défile et de lire autre chose que du travail; à la fin, en odeur inattendue, c'est une hymne presque techniciste, une ode, un horizon joyeux, les belles harmonies allemandes qui rêvent aux lumières autour de l'équateur mais qui ne les ont jamais vues autrement qu'en peinture, auxquelles trop de petits batards trop bien habillés (des français surtout, ceux-là ne peuvent pas s'empêcher de baver sur la beauté) font du mal en ce moment, , voilà donc un cadeau, une parenthèse enchanteresse de mouvement, et un hommage retourné à Klaus Dinger, qu'on se forcera à entendre dans le hors-sujet

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