無, 偶然の一致, une boule énorme
vu hier soir aux alentours de minuit, après une énième vision de ce qui doit être mon film préféré Voyage à Tokyo (ceci dit comme tout le monde je préfère, largement, le titre original, 東京物語, un conte à Tokyo), un mauvais documentaire sur les lieux où le film fut tourné et où Ozu est enterré; on y lit le kanji qui dit rien;
lu hier soir aux alentours de une heure, dans une deuxième lecture très hachée du Palais des très blanches mouffettes de Reinaldo Arenas, alors que ma mie me suppliait d'éteindre la lumière:
Alors je suis entrée à la salle de bains (Adolfina se trouvant, par chance, je ne sais où ailleurs); je me suis assise au bord de la cuvette et me suis mise à répéter "rien", "rien", "rien". Jusqu'au moment où je me suis rendu compte que c'était un mot terrible. Et j'ai continué à me le répéter: "rien", "rien", "rien", jusqu'à ce que le mot se mette à se tortiller en l'air et à me gifler à toute volée, bien que j'aie la bouche fermée. Je me cachais la bouche avec les deux mains, mais le mot me sortait par le nombril, d'entre les jambes et par le bout des cheveux. Et j'avais beau étouffer, les deux mains dans la bouche maintenant, le mot me débordait aussi bien par les fesses que par les orteils; gonflait dans ma bouche, où il faisait une boule énorme. Je gardais les mains dans la bouche. Et le mot m'arrachait les ongles, "rien", "rien", "rien"... C'est à ce moment-là que je me suis rendu compte que dix-sept ans est le terme de la sagesse humaine.
Libellés : arenas, palais des très blanches mouffettes, 無
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