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mercredi, février 15, 2006

sudden colors

si je dois vous expliquer;
au début de "miserere nobis" de gilberto gil, la chanson qui commence tropicalia ou panis et circensis il y a trois faux départs; il y a un embranchement; il y a un monde entier de possibles et on retient son souffle trois fois; il y a trop de quartiers dans l'orange (vous y avez déjà pensé, à l'orange, qui grandit de l'intérieur, qui grandit par monceaux mélangés, et des fois il y a des oranges minuscules qui poussent en l'envers, coincées entre trois gros quartiers, et c'est une jolie promesse mais à l'intérieur de l'orange rien d'autre ne peut se passer qu'un petit avorton mignon un peu inutile parce qu'en plus il est toujours moins sucré) et c'est un peu ça qui donne des couleurs, c'est ça qui fait le bordel et qui fait venir les gens et qui fait partir les militaires; et c'est ça qui fait qu'à la fin du "lindoneia" de nara leao il y a un public en boîte qu'on force à applaudir

il y a beaucoup de faux-départs et de vraies couleurs dans at war with the mystics, forcément il y a un monde de peinture éclaboussée au-dessus et c'est un peu fatigant; "yeah yeah yeah song" et "free radicals" qui commencent le disque comme des modes d'emploi n'arrêtent pas de s'arrêter et de faire place pour que des jolis sons s'entortillent dedans (c'est une pratique sanguine chez moi, figurez-vous); on peut y reconnaître beaucoup de jouets pluggo et affiliés comme le fabuleux delay lama (l'année dernière à amsterdam avec la section on organisait des concours de delay lama avec bertrand et mehdi) et je vous jure que drozd et coyne et ivins ont l'air de s'amuser avec comme des gamins ça fait drôlement plaisir*
j'aime tellement cette joie de l'interstice c'est presque comme regarder le temps dans les yeux et le faire hoqueter en lui bourrant le crâne avec du papier mou; à chaque millimètre qui passe devant les oreilles tout peut s'écrouler et un nouveau protagoniste vient vous serrer la main avant de se dérober sous un coup de grosse caisse, et vous montre du doigt un nouveau chemin de fréquences, et vous montre que les couleurs c'est le bien, et vous montre que c'est comme ça qu'on sème les méchants

comme dirait une bonne amie let's make a riot of colors

j'apprends aussi tellement en écoutant computer world mais le carton n'a pas les mêmes vertus

*je vous en reparlerai de ce chef d'oeuvre en mieux mais plus tard parce que ce disque je l'ai aussi eu via des voies professionnelles et quand même ils ont un peu l'exclusivité de mes idées sur celui-là

2 commentaires:

À 5:26 PM , Anonymous Anonyme a dit...

Bonjour,

Content de trouver quelqu'un qui cause sur la divine Nara Leão (surtout de son album de 1968 - son meilleur !!) et de Gilberto Gil car malgré une année 2005 consacré au Brésil, j'ai l'impression que les français persistent à voir dans cette musique qu'une banale musique pour cocktail ;)

amicalement

 
À 11:49 AM , Blogger Olivier Lamm a dit...

j'aime beaucoup son tout premier, 'nara', et ce disque de 1968 (son "tropicaliste", c'est ça?) est affreusement dur à trouver, évidemment... je cherche, je cherche!

 

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