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mardi, janvier 31, 2006

4X2 pas de majuscules


pour tout vous dire, aujourd'hui j'étais à st germain-en-laye à enregistrer mi fa mi fa mi fa très lentement avec beaucoup beaucoup de distorsion pour faire durer les notes et remplir l'oreille avec beaucoup de grave beaucoup de grave et terminer de concert julie et monolith avec trois personnes très douées c'est une parenthèse et sur le chemin j'ai écouté, comme souvent ces jours sur les chemins, lovesexy, et j'ai même mis anna stasia deux fois au croisement de la rue custine et du boulevard magenta, et ce soir en rentrant, je lui ai téléphoné et je lui ai dit "j'ai mal aux oreilles", j'ai même répété deux fois pour être sûr qu'elle ait bien compris; et c'est vrai j'ai mal aux oreilles et en faisant glisser mon doigt sous l'étagère où il y a mes deux passions st matthieu je suis retombé sur la copie qu'emiliano m'avait offert du string quartet II, et je ne l'avais encore jamais écouté, je m'étais toujours dit qu'au milieu des oeuvres tardives de feldman, il y avait surtout for philip guston qui est quand même ma préférée, ou le piano & string quartet surtout la version d'aki takahashi avec le kronos, même for christian wolff pour le thème de celesta à mi-parcours, et puis tout ça quand même se ressemblait pas mal, quelque chose comme une belle obsession de fin de vie, et puis, for philip guston était indépassable; et puis ce soir, disais-je, je voulais me reposer, et le silence, le vrai, n'est pas du repos pour mes oreilles pleines de fréquences pleines, et ce matin je me disait encore "il faut vite que je me procure zapp II ou zapp III de zapp", cet après-midi j'ai enregistré du bruit qui dit doom, et ce soir, me voilà ébloui; ce string quartet II, qui est surtout réputé pour sa longueur exceptionnelle, quelque chose comme cinq heures et trente minutes, est tout à fait singulier, il est plein de trous, plein de temps mort et d'amorces étranges, de frottis lointains, de thème qui s'emmêlent dans du silence; il n'y a pas de cycles qui s'étiolent, ici, mais des abrupts brisures, des copeaux d'harmonies qui se suivent, ne se répondent pas, des plics et des pizzicati qui font des rythmes, des boucles de notes en essaim qui font des petits thèmes entêtants; des boucles de deux notes, des doigts, des trous, des arrêts, des suspensions; et quand les musiciens de l'ives ensemble retiennent leurs doigts, il y a un monde de surprises à chaque fois, cette oeuvre là est pleine de cadeaux, ça me rappelle, il y a quelques années, quand je ne savais pas encore qu'upgrade & afterlife n'était qu'un succédané joyeux de this heat, quand je pensais encore, la musique, c'est juste de la liberté, la liberté de faire des surprises, la liberté de rendre les gens heureux en leur faisant des surprises; évidemment, dans le string quartet II il n'y a pas que le bonheur des surprises, il y a aussi la tension/l'équilibre et tout qui est parfait à chaque fois chez feldman, c'est pour ça qu'il est le préféré de tout le monde, et c'est poli comme un diamant; mais il y a beaucoup de ça qui le rend si spécial. j'ai perdu beaucoup de temps avant de l'écouter, j'ai perdu beaucoup de temps avant de la rappeler.

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