détonations
En préambule idéal aux aventures artificières de la famille Traverse - car bientôt en français dans le texte - d'Against The Day, en épaississement nécessaire du précieux Bréviaire des artificiers de Mathias Enard et Pierre Marquès, et parce que
comme le soutient Régis Debray, jadis théoricien de la guerre de guérilla et aujourd'hui gourou de la 'médiologie', 'terrorisme' et propagande ont toujours évolué en symbiose ("escalade concomitante de l'informatif et de l'explosif") : du temps de Robespierre, c'était la guillotine et le sémaphore; dans les années 1880, la dynamite et le télégraphe: de nos jours, c'est l'alliance de la voiture piégée et du site web qui hante le monde de Bush et de Ben Ladenon compulse Buda's Wagon, historiographie extensive du terrifiant VBIED* (Vehicle Borne Improvised Explosive Device, désignation du Pentagone des chariots explosifs à l'ère des open-source conflicts) à ses différentes heures, ses différents techniques et ses différents usages (pure perméabilité politique, des anarchistes italiens et de l'ABC de la Havane jusqu'à l'extrême droite sioniste au lendemain de la deuxième guerre mondiale). Soit l'étude saisissante dans le dernier siècle soi-disant moderne de l'autobomba, cet "instrument de terreur clandestin" adoré des "faibles" mais aussi "des régimes autoritaires et des superpuissances", qui terrorise les marchés financiers autant que les crève-la-faim aux arrêtes de bus, pure incarnation de disproportion, de distorsion géopolitique, de propagande par le fait et d'éparpillement, "superprothèses technologiques qui multiplient la dangerosité du potentiel meurtrier des organisations et des réseaux de petite taille". A acheter, à lire en ligne si on aime son bureau selon le chouette crédo de la collection Zones, de La Découverte, ou à regarder à la téloche.
On dansera aussi une petite valse de Guy Fawkes à pieds joints sur le tout dernier Melvins en quatuor batterie-batterie-bazz-buzz, qui s'appelle Nude with Boots et qui se disperse pas moins idéalement en pure joie Kiss-esque, riffs en ciment et déserts saumâtres, séparant systématiquement les trois comme on sépare le bon grain et le mauvais grain et l'ivraie parce que Buzz il est comme ça il mélange pas
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