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lundi, mai 12, 2008

even elton john's doin' it

lundi téloche, mes amis, pour célébrer le boson de Higgs et les langues de feu (on attend toujours qu'il soit vendu, ce foutu lot là)

d'abord YMO qui fait gigoter le public de la légendaire Soul Train et qui fait ricaner

Don Cornelius qui vraisemblablement ne comprend pas l'ironie cinglante de nos amis "we dance you understand we dance" - petit bout de magie musique petit bout de soul train, petit moment de racisme sympa et pre-reaganomique, et on rêve à Larry Levan ou Kevorkian qui matent ça en sortant du pieu à 15h un lendemain de travail (et pis regardez comment Takahashi se marre, comment Akiko sautille avec la banane, mon dieu, regardez!)


ensuite, deux add-ons hallucinants, deux fois YMO en studio, qui me rappellent une interview de Sakamoto, dans laquelle il expliquait qu'à l'époque des premières tournées du groupe, un type était payé pour retaper les code des séquences entre chaque morceau parce qu'on ne pouvait les stocker nulle part:
"At the time, MIDI was not invented yet," says Sakamoto. "We used analog sequencers with voltage controls. Soon after the MC-8 came out from Roland, we did two world tours. We still used the MC-8. There was no memory function. Every time we performed, the programmer had to re-code the song. While we were playing a piece, the programmer was typing the sequence of the next piece.
(c'est un peu fou, admettez)

d'abord, tutorial techno, sampler fairlight, Arp et synthés mystères sur "Behind the Mask" (toujours ma chanson préférée sur la terre)



sur la deuxième, skippez donc jusqu'à la démo par Hosono, vous allez voir, c'est un moment précieux, pure injonction de technopoésie, cables de ballons emmêlés, bruissement de touches en plastique jaune, séquenceurs papiers à trous qui peinent à suivre les doigts de Sakamoto, pagaille de trous, lumière bleue sur trou noir bakélite, nostalgie facile mais qui fera toujours vibrer l'âme positiviste (la mienne en tout cas)




et citation d'aloi sur la musique qui clignote sans qu'on l'entende (les un et les zéros, si vous voulez) parce que je rerererelis,
"dans le fil du courant, l'eau glisse sur les petits trous du vieil Hohner, qui apparaissent déformés: c'est comme un blues visuel que jouerait l'eau claire. Tous les cours d'eau sont pleins de musiciens. Comme l'a prophétisé Rilke: si la terre t'oublie, dis à la Terre prisonnière: je coule, dis à l'eau qui court: je suis". Il est encore possible ici d'entendre l'esprit de ces musiciens perdus. Il secoue l'eau de son harmonica, il y porte ses lèvres, il n'a jamais été si près de devenir un médium, il ne s'en doute même pas" (T.Pynchon, La contre-attaque, trad. Michel Doury)

1 commentaires:

À 6:51 PM , Blogger Pedro Babel a dit...

pourquoi on ne te laisse pas écrire comme ça dans les journaux? bon sang!

 

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