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lundi, août 21, 2006

their murkiness is deep

que nous reste-t-il
à la toute, toute fin de "be my baby" (le plus connu des monolithes de Phil Spector,
peut-être pour le wowowo ou les claps qui chuintent tout devant, je mets toutes mes économies pour la deuxième solution), quand le fade-out a engoncé le silence, à 2.32, la batterie se bride et coupe le rythme en deux, un shuffle de caisse claire à moitié du tempo, et c'est comme si tout le mur se cassait la gueule; c'est un bel acte dangereux, une conclusion à peine voilée, dans le secret du volume et du plein de son qui disparaît vers le dernier sillon, et ça m'a toujours fasciné, comme un secret dans l'oreille réservé à ceux qui ont compris que le mono ne parle que haut et fort, sinon les cordes, même les cordes souveraines, restent englués dans la bande-son de l'appartement, sous la machine-à-laver qui essorent à 90 tours minute. "Varcharz" ("vakabulere"), le nouveau disque très périlleux de Mouse on Mars, s'engage, sans secret, sur le même genre de faux-bond; plusieurs plans, plusieurs volumes (et la dance music de cette année en manque, elle exhibe tout sur un seul plan, sous votre nez), et des rythmes qui se perforent et deux, en quatre, en trois, bondissent d'un groove à un autre sans jamais, jamais arborer cette saloperie qu'est la polyrythmie, et qui font naître, de leurs propres entrailles, des bulles de bruits poreux. Ce sont des retrouvailles fabuleuses, parce que depuis cinq ans, six ans, ils faisaient un peu n'importe quoi, des disques merdiques en premier, comme si leur science des couches, leur science des cordes, était faite pour accompagner des chanteurs, balancer des rythmes: c'est une nouvelle exceptionnelle, donc, MOM se sont remis à la purée, à l'essor des molécules, et tout n'est pas probant, tout n'est pas hilarant, mais quand ils ne se préoccupent plus que des poussières de son, ils font des actes importants, ils font de la musique contemporaine qui se fiche des signifiés, qui se fiche de la forme et du fond (de toutes façons, les objets et l'air qui les entoure sont complètement aqueux et amoureux, tout résonne ensemble) et qui vomit juste de la contemporanéité. je vous conseille donc "one day, not today", aujourd'hui, étalé en pleins de miniatures à la fin du disque, et qui ne fait rien d'autre que son office, de la musique de sons, sur plusieurs plans, avec des crevaces dans lesquelles on peut tomber, et qui est belle sans amonts, et qui raconte des secrets quand le volume baisse, quand les courbes acides se muent en portes qui claquent.

1 commentaires:

À 12:04 AM , Anonymous Anonyme a dit...

'engoncé', voila qui était perilleux.

 

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