avant mercado
bizarre que gil soit si souvent mis à droite, mis à gauche, sur le côté, souvent quand on dit "gilberto gil" on a une moue qui dit "celui-là je l'aime moins"; d'accord, il joue souvent trop bien pour avoir l'air proprement fou comme les autres; il est moins sexy et il a la bossa un peu rêche; il a moins hésité, moins hoqueté, sa voix va tout droit, elle rebondit tellement, mais finalement son allegresse sur celui-là de 68 est l'une des plus belles, les mutantes y sont finalement moins fatigants parce qu'ils n'y jouent pas la comédie, mais juste de la folie qui trépigne derrière. en fait le vrai problème de ce disque, c'est qu'il va tellement vite et tellement tout droit qu'on n'a pas le temps de se rendre compte à quel point sa beauté, ses détails sont estomaquants (les cordes sur "ela falava nisso todo dia", mon dieu, les envolées de tout et n'importe quoi et puis les choeurs sur cette version folle de "marginalia", mon autre, les fosses de boucan de "domingo no parque", oh là), à quel point sa cohérence est miraculeuse; c'est le lot des artistes qui virtuosent; personne ne les aime vraiment avec le coeur. il y a en recours cette ballade folle à liée, cette "luzia luluza" feuilletée de lumière, de bruits de rue, de radio, et de femmes, et de bienveillance, qui devrait vous remettre sur le droit chemin; ce sergent peppers là est définitivement, avec, disons, arthur, et sf sorrow, l'un des plus décisifs. et puis, sans une once d'hésitation, le plus généreux; la générosité c'est, comme dirait paul mccartney, "a spendid time is guaranteed for all".
1 commentaires:
J'adorerai également trouver l'album suivant (celui de 1969) mais il est totalement introuvable... même au Japon, on ne le trouve plus (du moins en CD) - dommage... celui de 1968 est très loufoque mais celui de 1969 est vraiment avant-gardiste, on pense à Stockhausen
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