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"You are the ONLY person to visit this page. No one else will ever come here"

mercredi, avril 29, 2009

ghost of pierre ménard

http://www.myspace.com/editsacre

lundi, avril 20, 2009

us, morons

je n'en parle jamais parce que quand j'en parle je suis Gargamel mais là j'ai vraiment trop la haine:

en même temps que partout des petits gangsters brandissent bien haut l'étendard *libertaire* pour justifier notre avidité, des amis de Suède mettent la clé sous la porte

alors je copie colle et je chiale

Dotshop to close down

20/04/2009, 15:25

// For immediate release //

It is with sadness that we today must inform you that we are closing down our operation. The sales have dropped radically due to all the illegal file sharing going on, and we can no longer survive.

We have learned many things and we are proud and happy to have been able to represent so many great labels and artists, and we would like to thank each and everyone of you for a good collaboration and for the good music you have released. We wish you the very best of luck and fortune in the future.

We sincerely hope that all artists and musicians around the world start to speak up and fight for their professions and careers, or else we are afraid it's all gloom and doom from here. Unless you find a way how to monetize chaos.

This whole scene we are witnessing is a circus where pirates have hi-jacked concepts that are too important to be misused the way they are: democracy, freedom, bright future. These entities, it seems, are beyond their grasp and comprehension, as they truly have absolutely nothing to do with piracy.

File sharing without the permission of the owner of the copyright is a real killer. It is killing us. And it is killing the labels we work with. It is a fight for our livelihoods, and for free culture. Because without a strong copyright law we risk to be caught in a patronage and sponsoring web (and that is a kick-back by 200 yrs). We need copyright laws. And we need people who respect the law and pays the author.

We wish that everyone had the same respect for the creator as the many customers of Dotshop. And to all of you, our loyal music loving customers from all over the world - we thank thee graciously for your support, love and intelligence. Thank you!

You will all have a final op to purchase great music. Starting in June we shall have a BIG SALES CAMPAIGN to empty our shelves. This campaign will go on until we have cleared the shelves or till the end of August, whichever occurs first.

Anders Bersten, on behalf of team Dot.

mercredi, avril 01, 2009

your head my voice

une infinité de choses m'émeuvent ces jours et j'ai évidemment beaucoup caressé l'idée d'écrire sur quelques-unes de ces choses là; pour en dire plus, j'ai une bonne trentaine d'amorces qui peinent à survivre en l'état où elles sont, emmêlées avec d'autres amorces moins importantes à mes yeux dans quelque notule jaune ou griffonnage illisible à l'arrière d'une page d'un livre qui n'a rien à voir, mais trop conscient que "c'est n'être nulle part que d'être partout" (Sénèque, via Robert Burton) je me prélassais nulle part ailleurs que dans la myriade de choses que je dois rédiger pour manger "comme un épagneul capricieux qui abandonne sa proie pour aboyer à chaque oiseau qui aperçoit, (qui poursuit tout) à l'exception de ce que j'aurai dû étudier" (Robert Burton lui-même)

ce matin je m'attelle pourtant à gigoter autrement, sans autre raison qu'une émotion; certainement pas, il va de soi, pour écrire sur ma vie, sur mon Prophet, sur le disque que je viens de mettre en branle (pourtant il sera bon), ni sur l'inouïe b.o. de Quand L'amore E' Sensualita de Morricone où les choeurs font des rafales de mitraillette sur des mailles de métal comme si le cul était une affaire militaire, ni sur les caisses claires de Haruomi Hosono entre 1982 et 1986, ni sur Percy "Thrills" Thrillington (je pense que W* ou Pacôme feraient ça mieux que moi), ni à propos de l'impensable Thousand Knives of Sakamoto, sur la pochette duquel Ryûichi (en allant scanner des pochettes pour illustrer le dossier que j'ai rédigé pour Trax, un journaliste m'a dit en prenant la pochette de Naughty Boys, "qu'est-ce qu'il était beau, quand même Ryûichi", alors je le cite en interpellant l'ami Ryûichi comme ça, par son prénom je trouve qu'il a raison), bien conscient de la beauté impensable du titre de son premier disque, prend un risque incalculable en posant avec une lampe de bureau allumée les pieds dans une baignoire (connaissait-il seulement les histoires de nos chanteurs morts?)

c'est ce matin que j'ai envie de tirer un fil un peu plus loin, pour faire honneur à une émotion tressaillie hier soir, tard (elle vaut même l'erreur de grammaire) quand j'écoutais un peu par hasard les 26 remixes pour la thune de l'ami Aphex et que je fus infiniment touché par une chanson en particulier, celle qu'il a monté avec celle de St Etienne qui s'appelle "Your Head My Voice" (je connais pas l'original, j'en ai rien à faire en fait mais je trouve que le titre, écrit comme ça sans virgule est très approprié)

Saint Etienne - Aphex Twin

je m'étais aussi fait la réflexion, en écoutant avant son étrange manipulation de l'abominable Heroes Symphony de Bowie et Eno et Philip Glass, que s'il avait été plus sentimental que grimaçant pour l'argent, il aurait pu intituler son anthologie "ces sons qui sont passés dans mon disque dur", ou "ces sons qui son passés par les composants de mon sampler", une minute avant de lire cette phrase de Augusto Monterroso dans le dernier volume traduit de son journal, La Lettre e (Passage du Nord/Ouest)

"fixer des scènes pour les préserver de la destruction du temps"

mais j'en reviens à cette chanson, à l'émotion infinie qu'elle a fait éclore en moi ce matin encore en la réécoutant, comme les promesses de chapitres et les rainures des intertextes ouvraient partout des espaces intérieurs dans les livres du 17ème siècle*, elle me conte à nouveau à l'oreille des histoires terribles mais très colorées d'isolation (vous vous rappelez de cette petite boite de la musique qu'on avait inventée en 1997, "isolationism", dès qu'un morceau de hip-hop instrumental était tout noir et un peu saturé?), de billes en verre qui roulent dans la terre, de gens à poil dans une tempête; elle accule pendant trois minutes à la boucle et à la nudité une voix, qui n'en est plus tout à fait une quand elle perd son humanité via un petit montage d'échos de trois fois rien, un bricolage très ingénieux en bois et en ficelle de crin qui la pousse, en serrant les nœuds des fréquences (un brin douloureuses dans les hauteurs du cliquetis qui signale le travail du deuxième moteur, tressé dans les rouages de la petite machine, jusque ce qu'il faut pour bloquer la mâchoire comme une piquette en cubi de cinq litres), si loin derrière la frontière depuis la nature vers cet endroit très anxiogène - où l'intelligence (des toms numériques qui miment en tanguant le berceau de l'humanité qu'on vient de quitter) est un truc bleu métallisé irradiant de lumière bleue tout court, pulsant sans cœur puis poussant ses robots à la guerre totale avec nous - qu'il semble que tout pourrait encore arriver à l'art depuis ce monde terminé; enfin, la violence des kicks en escalier, pas très beaux au beau milieu de rien, filtré de ce rien vers un autre rien sans aucun lieu pour l'accueillir, sans masque pour l'incarner, sans funk pour lui faire un amont et tirer une branche, qui agit comme un vilain cheval en bois, pure et magique, comme s'il y avait tout un temps qui vibrait dans ces rainures : les passions de toute une époque, celle de tout un tas de gens en empathie totale avec un gars (même si, précisément à cette époque là, j'avais tant de mal à y voir clair que je ne faisais pas la différence entre son esthétique à lui et celle de ses voisins d'à côté, Autechre ou Mark Clifford) et on en revient au nom de la chanson si approprié comme je disais: la voix d'une autre chante que je pourrais être à elle, dans ma tête à moi, ça dure à peine trois minutes et je suis étonné que ça soit si bien préservé; la musique peut être une chose si laide et si mal intentionnée, vous savez; rien que hier soir, j'ai écouté pour le travail un disque si affreux que j'en suis arrivé à douter de toute la musique du monde


*pourtant, comme l'écrivait si justement Augusto Monterroso, encore lui, sur la naissance la modernité: "à l'époque de Lope de Vega, Gongora et Quevedo, les écrivains "se connaissaient" encore les uns les autres à travers quelques auteurs anciens qui suffisaient: Virgile, Horace, Lucrèce, Ovide, Cicéron, Plutarque. La bibliothèque de Montaigne n'en comptait guère plus. En revanche, celle de Cervantès, à en juger par celle de don Quichotte, était déjà moins fournie en classiques, et c'est probablement avec lui qu'a commencé ce désordre dans lequel nous nous mouvons à présent, la modernité, qui éloigne de plus en plus la possibilité de savoir de quoi parle chacun d'entre nous, si ce n'est encore par le biais des idées générales et des affinités électives qui ne concernent pas des auteurs, mais des abstractions où notre opinion n'est pas du tout prise en compte: la situation "mondiale, la fluctuation des monnaies..."

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