mercredi, décembre 31, 2008
vendredi, décembre 26, 2008
mercredi, décembre 24, 2008
des chansons, des disques, des ménines
Comme dirait Guy, salut
on vient de publier un top-parade officiel de mon année de chroniqueur musical ici
et je suis déjà agité, idiotement, de ce qu'il y manque - quelques commentaires et arguments, quelques liens, quelques annexes rédigées pour le papier à cet oripeau rédigé à la va-vite aux premiers jours de novembre - et je me résous à en livrer quelques-uns ici. Des commentaires et des arguments, il m’en vient une bonne dizaine par jours, mais je m’abstiens dorénavant à chaque fois ou presque, constatant qu’ils n’éclaireraient rien ni personne, ayant tous à voir avec l’effroyable manque de vision de quelques artistes dont les voix portent le plus loin et avec l’incommensurable laideur raide (si seulement elle était visqueuse) des chansons qu’ils décalquent depuis leurs écrans et renardières, des sons de synthétiseur virtuel qu’ils choisissent, des chanteuses qu’elles singent, de la pop en général; vraiment, vraiment, la pop en 2008 fut, plus fort que n’importe quelle année avant, exceptionnellement laide ; je dois confesser que je peste proprement et souvent en privé, à voix haute à mes amis, contre l'époque, contre l'étrange tourment que j’ai parfois l’impression de m’infliger en travaillant au commentaire en temps réel de la dite époque quand celle-ci me perd et me débecte plus souvent qu’elle ne m’enthousiasme; j’y pensais encore il y a peu en revenant du tourbillon d'Agnès Varda sur le Siècle, j’y pense à chaque fois que j’écoute un gravat d’alt. country (je le dis une bonne fois pour toutes, SIC), j’y pense à chaque fois que je m’endors sur un disque de techno (il n'est un mystère pour presque personne que si les kicks tapent sur tous les temps et tous les nerfs comme ils se glissaient dans les interstices à chaque mesure vierge il y a quelques années, on a toujours autant de mal à se préserver de la musique électronique médiocre), j’y pense à chaque fois que je glisse d’atterrement en écoutant un de ces objets sonores de bourdon et/ou de soi disant noise music les plus commentés dans les fanzines en ligne, Growing (avant c'était hyper nul, maintenant c'est seulement plutôt nul avec des jolies pochettes), Expo70 (nul nul), Burning Star Core (abjectement inégal), tous ceux-là; un bon ami me disait (je réécris un peu pour l'effet dramatique) "quand j'ai découvert Sunroof! je pensais avoir trouvé la porte d'entrée vers le plus fabuleux des continents, et en fait non, c'est un cul-de-sac, y a rien après" et évidemment il avait raison; je n'en reviens pas qu'on loue partout sans rien fouiller nulle part ces pavés hâtivement délayés pas même foutu de fréquenter les fréquences douloureuses, les dissonances ou la vraie terre tout en sautillant au-dessus des montagnes de sable de Lithops (certes, le nouveau, « Ye Viols ! », ne sort que fin janvier, mais vous n’aviez pas parlé du précédent non plus), la monstrueuse majesté de tout ce que tente Marcus Schmickler depuis deux, trois ans avec Thomas Lehn (« Navigation Im Hypertext »), Hayden Chisholm (« Amazing Daze ») ou son ordinateur (« Altars of Science », « Demos for Choir, Chamber Quintet and Electronic Music ») ou la violence abrupte, blanche et bouillonnante des « Four Electronic Pieces (1959-1966) » de Pauline Oliveros, éditée seulement cette année par Sub Rosa ou enfin, enfin, la densité considérable des « Works for Gisèle Vienne » de Peter Rehberg ; je refuse d'en tirer des conclusions sur l'ignorance et l'imbécillité (c'est nul aussi) mais les mollets me démangent, peut-être la faute à mes chaussettes de ski; voyons plutôt voir ce qui nous a enthousiasmé, car la vérité de ces râleries, c’est qu’on y voit un peu plus clair, que les belles choses émergent plus haut.
The Mole : j’en ai parlé ici, la musique électronique avance toujours par sauts de puce vers le dedans, dans ces péristyles traversants qui sont l’inconscient de l’époque, et si The Mole a réussi quelques coups d’éclat dans les listes des disc-jokeys, on n’a trop ignoré son apport important à la musique immobile, celle de Pauline Oliveros, Moodymann ou Lightning Bolt, et au funk mis-en-machine, celui de Cristian Vogel ou Roger Nelson; juste sur son flanc, le mix du duo allemand Âme pour la série de la boîte de nuit londonienne Fabric fut un très beau repose-pieds:
Sans faire trop trop de vagues, le très classe duo allemand Âme s’attache depuis quelques années à effriter les parois de la minimal toute digitale en la trempant dans un grand bain deep house très chaud. Ou serait-ce le contraire ? Leur chemin discographique clopine sans conteste d’une mise à jour généreuse et inspirée des salves les plus solaires de Larry Heard et Glenn Underground vers une techno adipeuse et nocturne dont l’énigmatique hit « Rej » est l’exemple le plus caractéristique, et ce nouveau mix pour la très huppée série du club londonien Fabric n’aidera pas à y voir plus clair dans leurs goûts et leurs intentions. Tant mieux. Épais et puriste, le mix s’étale tout droit, à tempo modéré, et s’autorise un éclectisme réjouissant qui ferait presque passer l’Histoire pour une mer d’huile, sautillant sans cesse des derniers bangers minimal house à la mode (Jens Zimmermann, Matthew Styles) à quelques classiques indestructibles de l’acid house (Armando), de la techno minimale (KB Project aka Daniel Bell) et de la techno tout court (LFO vs. Fuse) sans jamais avoir à dévier ou faire de crevasse dans la matrice. Un petit voyage remarquablement dialectique, à peine entaché de quelques télescopages sans intérêt (Moondog qui cause sur un beat microhouse, beurk).
Pour les autres artefacts nécessaires, les Sessions compilées de Carl Craig (en version internet sur emusic pour les versions intégrales des morceaux, s’il vos plaît) ont tout du platine affiné mais vous le savez déjà; ce que vous ne savez peut-être pas encore, c’est que son retour à Ravel et Moussorgski avec Maurizio est presque tout autant éclatant, malgré la mise à l’étrier foireuse du projet (et un concert abominable à la Cité de la musique). Allez-y subir le poids de l’histoire et du mot « classique », qu’il discrédite en creux Ives, Varèse, Grisey, la modernité toute entière sans que ça ne froisse personne, ou qu’on l’imprime sur un sticker de techno frileuse ;
après, j’ai aimé, comme chaque année qui s’empile, les « Women in Love » de Xiu Xiu, constatant qu’on l’avait moins poussé que le précédent: on m'a soufflé à l'oreille que le meilleur morceau de l'album était la reprise de Queen et David Bowie, et c'est certainement une vérité dans l’éther, mais il n'en demeure pas moins que les autres chansons/mobiles de bruit de Jamie Stewart la talonnent immédiatement ; il va sans dire que les songes de profondeurs du grand Dennis Cooper chantent bien plus fort ici que dans les disques de KTL ;
ensuite, j’ai compté sur mes doigts, comme l’année précédente et celle qui l’a précédé : la seule pop, le seul rock qui m’intéressent depuis le bide et depuis le duvet sur ma peau sont toujours le(s) fait(s) de Deerhoof et ex associés ; un bon ami (le même qui dit la vérité sur Sunroof !) a même résumé la médiocrité de l’année musicale entière à sa déception quant aux chansons de Offend Maggie ! et si je suis loin d’être d’accord avec lui sur le dit disque (il est très grand), sa lorgnette en dit long sur nos préoccupations : le grand autre de l’année, la plus belle collection de chansons, le disque le plus expérimental de ces douze mois-là est sans conteste l’album du Cryptacize de Chris Cohen et Nedelle Torrisi, allez-y aussi même si je ne saurais trancher entre une droite (disons, les très grosses densités de l’album de Zach Hill) et cette gauche (les trous d’airs, les mesures boiteuses, les belle phrases romantique comme « Every word is an unfinished song » qu’on hume comme comme on caresse la main de sa mie) pour étalonner le danger, c'est un indispensable, comme le bien nommé "IKKKYOKUME" des très, trop belles Nisennenmondai (si vous ne l'avez pas entendu, allez l'entendre)
je le disais ici et là, Max Tundra ne connaît pas la crise ; "Parallax Error Beheads You" nous sauve de tout, du malaise des escaliers de la post-modernité (c’est à peine croyable et terrible pour nos idéologies en perdition, mais on louait encore cette année quelque groupe – jamais écouté - pour zoner dans les dossiers de fichiers en mode aléatoire et ne plus jamais rien adopter, ne plus rien chérir, ne plus rien discerner des valeurs, des cultures et des intentions entre Zappa et Rihanna, on a dit en aimer pour leur aimable servilité) ; pas si loin dans un essai intelligent sur ce qui devrait nous fâcher cette année (je ne l’écrirai pas), l’album de Quiet Village compile-colle comme il faut, et c’est pas mal, beaucoup, et la deuxième cathédrale de Kelley Polar tutoie les galaxies (les vraies, les inventées) dans ses mots éblouissants et ses mélodies merveilleuses ;
le metal en 2008 fut nul comme les bourdons, mais Meshuggah ont fait un Eden, l’obscène « ObZen » ; j’imagine que le blues fut nul aussi, mais le seul disque de blues que j’ai écouté, « Life… The Best Game In Town » a bien plus de vertus que sa pochette (une affiche humide d’Iron Maiden, un chapeau), il est mirifique, car, comme je l’écrivais,
Harvey Milk n’a jamais rien fait comme ses camarades de bruit. Oscillant désespérément entre les cénacles bourrins-velus et les sourcils relevés de l’indie frêle, entre Hank Williams et Eyehategod, soli bluesy graisseux et feedbacks rachitiques, océans de lenteur et ballades poisseuses, le groupe ne choisit jamais - jusque dans la voix rauque et mutante de Creston Spiers. Ainsi l’ouverture programmatique de ce nouveau « Life… » ose la dynamique totale et le triangle des Bermudes, entre berceuse baroque, riff stoner en ciment, monolithe noise et blague Beatlesienne, sans jamais avoir recours au collage ou à la couture crossover, puisque le groupe habite tous les pôles avec la même intensité totale. Ici accompagnés de Joe Preston, le plus lunatique mais le plus précieux des intérimaires, Harvey Milk s’amusent des formes - accélération hardcore, décélération heavy, langueur blues, statisme doom - autant qu’ils approfondissent leur épistémologie du tourment, et accouchent d’un énième monument.
Et s’il faut finir, finissons d’abord sur quelques gestes violents tardivement faits à mes expectatives (moins la faute à mes préjugés qu’au manque d’imagination d’autres forçats de la pige): « Un Dia » de Juana Molina – je la prenais pour une hobo emmerdante, mon chef, que je respecte infiniment, m’a dit « écoute le premier morceau, c’est très impressionnant » et j’ai découvert le deuxième monument immobile de l’année (ça met des cœurs et des choses à manger dans le papier-peint de High Places, Deerhunter, ce genre de trucs surestimés) ; « Certainty of Swarms » de Hair Police – je les prenais pour un dérivé de Wolf Eyes, j’ai lu que ça s’était fait dans le sens inverse, j’ai compris ma douleur, c’est un disque de douleur divertissante, un truc drôle et pas drôle (ça dépend des moments, mais pas seulement), un catalogue très, très riche de matières à copier-coller et une parodie de glaise adolescente – mieux qu’Ocrilim, mieux que tout, je l'écoute jamais mais je l'aime ; « Unpop » d’Yximalloo, au sujet duquel je n’oserai rien écrire, car ce grand gars violente la chanson depuis la fin des années 70, et je viens seulement de commencer à entrevoir sa lumière ;
Finissons aussi, pour de bon, sur une seule réédition : « TOGAWA LEGEND, Self Select Best & Rare 1980-2008», grosse autocompilation de la grande, la grande, la grande JUN, qui choisit pas mal (j’aurais fait autrement, mais comme je l’ai peut-être découvert en lisant le mauvais JAPROCKSAMPLER de Julian Cope – sauf le chapitre sur les Rallizés Dénudés, très drôle et que je rêverais tant voir cité en idéal par quelques nouveaux venus* - j’aime bien moins le rock que la pop) mais offre beaucoup, faces B vitales et versions inédites renversantes ; à nouveau, je n’oserai rien écrire à son sujet, rien d’autre à part ELLE ETAIT FABULEUSE (elle est encore vivante, mais à en croire un autre bon ami qui l’a vue vaciller sur scène cet été pour fêter cette belle anthologie, ça ne va pas fort) comme je l'ai déjà écrit tant de fois sur Regina Spektor, Gal Costa ou Oni & Pika, il n’y a rien d’autre à acheter en cette fin d’année si ce n’est déjà fait, sauf les versions intégrales, si vous le pouvez, parce qu’elles sont presque toutes épuisés.
*"Okay, now I’ve got you intrigued about Mizutani’s formula, I shall slightly deflate you all by revealing its incredible simplicity :
1.Never record in a studio.
2.Play only with musicians for whom even the slightest deviation from the riff will most certainly be calamitous.
3.Never release records (never ever).
4.Persist for three decades until the outside world catches on."
Salut!
There is too much okay music in the world: interviewing Morgan Geist
En guise de présent et avant le grand déballage de papelard, un presque inédit du travail: la version intégrale en v.o. dans le texte d'un entretien platonique (par e-mail) avec le formidable Morgan Geist à propos de son nouveau Double Night Time, rédigé pour le numéro 117 de Trax Magazine - parce que c'est beaucoup mieux comme ça, merci à vous, merci à lui.
Why did it take you so long to make a new solo album?
Perfectionism and fear. Still not completely happy with it, but publish or perish, as they say. Just in terms of my own sense of self-worth, I didn’t want to die having made only one album under my own name.
Did it actually take a decade to craft this album, or were you too busy with you other projects, running the label, making metro area, producing friends?
It was a bit of both. I was very busy, but I also am a very slow and self-doubting worker. I spend a lot of time busy with the label and putting my efforts into other people’s careers, which I am determined to do less. Also this record was made under difficult circumstances, creatively and personally. But the actual record only took about 3 years.
Were you looking for inspiration?
That was a big part of starting it. I wanted an angle. I crave coherence in every project I do, even 12”s, but especially albums. I don’t care if no one notices, if people download the tracks they want from iTunes...I’m still going to make the album the way I’d listen to an album, which is linearly and as a whole. I feel the listener MUST do that at least once to appreciate the artist’s intent. After that, you may choose favorites, but not before. But no one cares what I think. People must have their ringtones!
Accordingly, your output as a music maker and as a label manager is scarce.
There is too much okay music in the world. Far too much. I believe in only releasing what is vital. It must be my personal best, even if other people think it is garbage. I feel the same for the other music I release on the label too.
What is the meaning behind the album's title (and artwork)?
Not to sound overly dramatic, but honestly it just reflects the dark, extremely challenging period I was in while making the record. Originally I was going to call the album Nocebo, but it was a word most people (including me, originally) would have to consult a dictionary – maybe a medical dictionary – to understand. So I changed it to Double Night Time because I felt that’s what I was existing in. I like the imagery...no daytime, or alternately, a double-strength night, like double-strength coffee. Black. Either way, a lot of darkness. The phrase is actually taken from a scene in the old UK television series with Patrick McGoohan, The Prisoner, in which the main character is being broken down with a marathon of psychological torture.
The first track of the album is called "Detroit", and yet, "Double Night Time" is the less "Detroit" influenced of your records. Why is that? Was it some way to pay a final tribute?
“Detroit” is so named because the lyrics are about a trip to Detroit years ago, back when I was in college. It is a sort of ode or memorial to a state of mind and a time in my life rather than a place. It is about lost potential and aging and wondering if I’d ever feel again what I once felt, the enthusiasm and excitement of being young and going somewhere you worshipped and being in love and not being totally aware of yourself, of being ruled by fascination and dreams and obsession.
This new album is an almost 100% electronic affair (I hear some guitars and strings): was it a conscious decision after the percussions and strings heavy arrangements of Metro area?
Yes. It’s not necessarily reacting against Metro Area, but I wanted to indulge different compulsions with this one. I wanted to also reinforce (even to myself) that I have a style outside of Metro Area, even though Metro Area is very much me as well. I also think this record doesn’t really fit into a lot right now and I like that. It’s not very hip, it’s something I hope people will like as its own thing. I try not to pay attention to trends.
What differences would you point up between this new record and the records you did in the past, be it "The Driving Memoirs" or the Environ 12"es collection?
I can’t stand many of my old records, but I think this (despite Jeremy Greenspan being on it) is definitely a lonely solo record in the same way The Driving Memoirs was. It’s me in a room making music, alone...which kind of links it to that early era when I lived in New Jersey and was just really isolated culturally, which can of course be a great thing. I wouldn’t say it’s a dance record at all, though we have some Carl Craig remixes of “Detroit” coming out first.
It is accordingly your most pronounced pop orientated record - more poppy than anything you'd done in the past, even with Metro Area. Again, was it a conscious move, or did it happen naturally? Shall we see it as a "back to the roots" record? Who were the new wave, romantic electropop bands that you liked the best at the time? I hear some Martin Gore, some Marc Moulin, some Haruomi Hosono in your current sound - among many others...
First of all, thank you. Yes, it is definitely intentional. I wish it were poppier but this is a practice run! With hope I’ll get better at writing little pop songs (and I mean pop in the best way). It was a conscious move, for sure, but also felt natural to do since I think it’s natural to become bored or resentful of what you’re familiar with. It was very difficult though and since it was sort of a a document of a learning process, it’s terrifying to put out into the public.
Your production technique is very distinctive and immediately recognizable - it's precise, balanced, almost scientific. Are you a studio maniac? A devoted craftsman? Do you work fast or are you more of the "i'll spend 78 hours on the equalization of this snare drum sound"? Also, are you a gear collector?
Yes to all. I also have projects and ideas that go against this...the idea of working fast is appealing to me, at least for songwriting. But I’ll always spend time on sounds and mixing, because I think it is important to get it right. And I wouldn’t say I’m a gear collector but I take it very seriously. I like hardware, I like analog sound generators and processors and mixers. It seems that most of the sounds of the album where made with genuine machines and that digital interventions were minimal... is it true? how much do you use the computer in a creative manner? It is the norm to process sound, every sound...you can hear it in demos I get, you can hear it in big-budget top-40 hits. So while I am not some purist like Steve Albini who only will use tape and record no more the sound of the band in a room, I think I use a computer creatively by NOT using it too much. I don’t process everything, I like dry sounds. I use it like a tape recorder, basically...though I do “cheat” a lot with editing and collage. I had to, sometimes...I could not afford to fly Jeremy back down from Canada to re-sing a single word. My computer is really old. I hate most plug-ins. I try to keep my songs like tape – 24 tracks to max 32 tracks. Many are less. I think limitations are great sometimes. Patrick Cowley used 8 tracks.
Beyond all matters of "musical genre", the way you manipulate sounds and machines reminds me of early electronic experiments, such as Raymond Scott's. Beyond detroit techno, disco and electro pop, what are your main influences?
I have many influences, but you’re right, on this particular album I loved the idea of becoming re-fascinated with synths and artificial sound, but used in a pop way. I think Raymond Scott and other pioneers did that. I think the key is to do it in a genuine way though...I’m not a big fan of novelty records, like joke Moog records. I think that’s why I love YMO stuff (and all the side projects) - they’re trying to be playful but you can tell their worshipping of the sounds is serious. It’s too calculated to be a joke. It’s like they can’t cover up their love of the synths with humor, no matter how hard they try!
When did you decide to make a move toward vocal songs? was it before or after you decided to work with jeremy greenspan?
I’ve wanted to do vocal songs forever...Metro Area even recorded vocal songs but they didn’t work out until “Read My Mind.” I had Jeremy in mind because I liked Junior Boys and then after we became friends, it seemed very natural.
How did you decide to work with greenspan? did you see a connection between your music and Junior Boys'? It seems that you found the perfect tessitura in his voice to go with your music. After we became friendly, I knew it would be easy to collaborate. Even in terms of understanding where I was coming from with the electronic, new-wave approach and the idea of being emotional without falling into the cliché of being “soulful” in that cheesy, electronic, house music way. I knew he was cool with transferring energy in a different way than, for example, a lot of French dance music does, which to me is fairly hilarious.
How did the songwriting happen between you and Greenspan? did you have all the melodies in mind? what are the differences between composing an instrumental track and a vocal one?
I wrote everything except for the lyrics to “City of Smoke and Flame,” which was Jeremy.
The album mostly distances itself for the current tsunami trend of the so-called "disco" revival - a trend which you preceded and probably initiated as well, with Metro Area and the Unclassics compilation. Was it conscious? Are you fed up with the hype? Are there some artists that you still like in the bunch?
I like real disco. I don’t believe in a revival of real disco.
My editor asked me: "he barely DJs, he doesn't play concerts, he doesn't release a lot of music, i wonder how does he make a living": so I'm asking, how does Morgan Geist make a living? Is it harsh making a living as a musician in New York City these days?
It’s very hard. I have lived carefully and there are little bits of income like publishing or licensing. But I think the way people just take music now I will probably stop doing music very soon. People don’t realize that recording artists cannot live without selling records. Notice I say recording artists. Yes, I can DJ (and I do) but it’s not what I started doing music for. I want to be in the studio. So I am trying to find something to do outside of music that is still creative. Then I can go back to doing music for myself and not releasing it – maybe just giving it to close friends.
About your label manager activity: is it all a family and friend affair? Kelley Polar, Daniel Wang: it seems that you like to work with close friends almost exclusively...? Yes, either I work with close friends or the artists become close friends after we start working. But mainly I do not think there is a lot of music out there that appeals to me. I’d love to have a lot more artists on the label, of course, but I’m not going to put out shit.
To finish, could you please tell me what the three following words inspire you, in a few words?
- optimism? Finished.
- elegance? Increasingly rare.
- innovation? Increasingly rare.
Libellés : entretien, morgan geist
lundi, décembre 22, 2008
everybody's worried about what he didn't do for us, but what about what we didn't do for ourselves?
un mot précieux et merveilleux, que m'a appris agnès varda hier après-midi:
FERROVIPATHE
et puis plus tard, juste avant de m'endormir, j'ai lu:
XV. Spécifités des lieurs
Il est des choses qui lient par elles-mêmes, d'autres qui lient par certaine partie ou qualité en elles; il en est qui lient en raison d'une autre chose dont elle sont voisines, solidaires, ou auprès de laquelle elles sont disposés - tout comme un édifice de belle forme résulte de l'agrégat de parties informes en elles-mêmes. (Giordano Bruno, Des liens)
dimanche, décembre 21, 2008
punchlines pour pourfendre l'air
Ca fait des années que je frémis en attendant l'avènement de CACOTOPIA ("And then it was over. A Few harpies and birds of Psapho circled overhead. But not a word, not a note, not a sound was ever heard on earth again") et d'un vrai silence tout chic, tout blanc; c'est certainement pour 2009; les listes de nos vies, jolis idoles, en sont des soldats paradoxaux; en les attendant sur un parvis, ici, deux trois dits d'un maître alchimiste de leurs agregats / substrats / accouchements, Alexander (Louis) Theroux, histoire de voir si ça permet de trancher dans le gros lard, de dissiper un peu la brûme. C'est tout extrait de la très grande déflagration black qu'il fit paraître malgré tout aux tous premiers jours de la présidence de Ronald Reagan, le pas tout à fait célèbre Darconville's Cat:
"everything is a subject on which there is not much to be said" (56)
"I WANT TO BE what I was when I wanted to be what I am now" (159)
"Rome wasn't burnt it a day" (j'ai perdu la page, je l'ai noté ailleurs)
et la plus belle, pour le style (c'est le temps qui veut ça)
"If I owned a hotel with a thousand rooms in it, I'd like to see her dead in every one of them" (651)rien de personnel;
Libellés : Alexander Theroux, cacotopia, punchlines
mardi, décembre 02, 2008
lethiferous news (yet another piece of)
je viens d'apprendre que la grande Yma aux cinq octaves (Zoila Augusta Emperatriz Chávarri del Castillo pour ses cousins) vient de rejoindre son arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière grand-papa Atahualpa au paradis, au bel âge de 86 ans. Je vous prierai en tristes conséquences de bien vouloir vous joindre au concert de hululements auquel je compte m'adonner - dès ma prochaine douche - en son honneur. Il va sans dire qu'un retour illico à Xtabay avec ce bon vieux Les s'impose aussi.
lundi, décembre 01, 2008
a very first and very last fan pic at the same time
Haruomi Hosono 様 in his studio and a dismayed groupie turned stiff and speechless, Meguro Ku, Tokyo, novembre 2008.
Libellés : fanatism, hosono haruomi