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dimanche, février 26, 2006

brigas

il y a toujours des types dans des soirées qui vous font écouter fela ou de la musique éthiopienne et qui attendent de vous voir lever les yeux pour vous attraper le regard dès qu'il se tourne vers le plafond, dans leur direction (pas un instant ils ne se disent que vous montez les yeux au plafond parce que vous connaissez déjà le dit morceau ou parce que vous les voyez venir) pour vous dire que c'est vrai tu entends ça c'est incroyable c'est bizarre et c'est imparable pour les fesses (après, ce n'est pas très caché, mais vous ne dites rien, vous êtes aimable), alors voilà un truc utile pour les embêter, dans le genre, j'en ai déjà trouvé plusieurs, mais il y en a un qui est au-dessus des autres, pas très caché, mais tout à fait imparable, donc, c'est cet incroyable volcan portatif de jorge ben, à peine réputé, tout à fait, indiscutablement, explosif; je ne peinerai pas à essayer de vous le décrire, c'est un disque imparable, donc, de la musique funk chantée en portugais, avec des claps et des choeurs terribles, simplement, finalement, qui fera son office dans n'importe quelle soirée nerd où des gros garçons mal rasés font mine de gigoter sur de la musique noire comme s'ils y connaissaient quoi que ce soit, alors que leur vrai amour averti c'est aimee mann ou des inédits de big star. je vous conseillerais bien d'essayer le "triste bahia" qui se trouve sur le transa de veloso évoqué ci-avant, mais l'effet est moins évident, nettement moins évident, parce que son squelette est en papier; celui d'africà brasil est en bois massif, tout à fait indestructible après 2h.il convient toutefois de passer la version de "taj mahal" qui s'y trouve parce que rod stewart l'a toute cannibalisée pour en rendre le refrain presque cauchemardesque, et c'est un peu pareil avec "mas, que nada" qui est un beau standard de "samba esquema novo" mais voilà, la télévision, la télévision lui a fait du mal

vendredi, février 24, 2006

aériens, secrets, jolies filles


je ne parle pas souvent des mes amis mais des fois les amis font des choses inouies dont vous n'avez pas idée; hier soir warehouse 99 project (oui qu'il est long ce nom avec projet dedans) jouait devant un petit parterre de gens très différents, des fois sales, des fois propres, une musique sélective et amoureuse, un rock tendu très très sélectif, oui, totalement art, avec une attitude pliée dans la poche mais des chansons totalement art; je me fous du rock depuis quelques jours, je n'ai pas été touché par la violence même si je sais sans sourciller que la leur est la bonne, et j'ai adoré les chansons du coup ce n'est pas du tout le meilleur groupe de rock par ici mais beaucoup mieux c'est un groupe de bossa en ébullition (je préfère) et puis ma copine Karine est la seule bassiste au monde que je connais qui sait inventer des petits objets en bois sur sa basse sans jamais avoir l'air d'avoir un ego. pour en revenir au mien, entre autres choses, elle m'a aussi dit que j'étais amoureux de gal costa, ce n'est pas faux, mais je suis aussi amoureux de caetano et je ne suis jamais amoureux des garçons. j'écoute beaucoup transa et joia* en sus des grands classiques avec de l'or d'Histoire dessus, mon bonheur de sortir des touches blanches n'est pas tout esthétique, c'est pas loin de ce que je trouve dans la république des savants, un vrai coup de foudre des formes qui me fait oublier les formes et qui m'amène à des histoires d'amour, pas à de la science-fiction poussiéreuse ou à salvador de bahia, comme cette formidable histoire qu'il y a dans son autobiographie sur "de palavra em palavra" d'araça azul le disque fou et célèbre pour ça que caetano a terminé après son retour définitif d'exil plus connus sous le nom de "caetano en slip", voilà:
"l'un des titres de l'album de l'album est inspiré par une remarque d'Augustus de Campos sur le nom d'Amaralina, nom du quartier où j'habitais à Bahia. En étudiant les possibilités formelles du mot, il s'aperçut que les dernières syllabes évoquaient le mot anil (indigo), suggérant le mot anilina (aniline, un colorant). A partir de là, j'avais inventé un surprenant palindrome qui, à la grande surprise d'Augusto lui-même, était reversible à l'oreille comme il l'était à l'oeil: amaranilanilinalinarama (amar anil anilina li na rama). Telle que je la prononçais, la formule semblait tirée d'une prière hindoue. Et, sur la version finale, je superposai l'enregistrement de la bande passée à l'envers, la seconde étant difficile à distinguer de la première, et cela produisait un effet de miroir phonique".
nb, j'ai rencontré wayne coyne il y a deux jour, il m'a touché deux fois la jambe en me parlant, mais il a l'air drôlement fort en calcul mental.

*seulement quand il chante il n'y a pas de miracle, juste des éclaircissements dans l'oreille; je suis à la recherche désespérée de gal à todo vapor si quelqu'un sait où trouver ça j'ai une longue liste, en fait, mais j'aimerais vraiment beaucoup tenir celui-là entre mes mains, même s'il est abîmé

mercredi, février 22, 2006

massaker

la version de "the empty boat" sur Gal (le deuxième de 69 celui avec la pochette moche) est bien moins belle que celle de veloso sur son s/t de 1969 mais ce que j'aime dessus c'est qu'elle est cacophonique sans peine, sans embrouillaminis de bandes comme sur "objeto sim objeto nao" qui suit juste après, pleine de parasites en fer blanc qui s'agitent comme pour montrer la puissance la brillance parfaite de sa voix, à quel point sa nudité est souveraine, comment elle trône sur le bordel comme une âme rein, clarté bleue dans des eaux toute grise, quand elle ne fait aucun effort rien ne peut la perturber. quand elle roucoule, quand elle tente l'éructation, elle se plante forcément, mais il faut blâmer le danger de ce temps; il faut blâmer l'aventure, les aventures dangereuses, les précipices politiques et tout ça, et des fois, même (sur "tuareg", évidemment, ou sur "meu nome é gal") elle est même bonne à ça, sa colère est moelleuse, elle s'inscrit dans les jointures, elle se love dans la furie comme un joli liquide. je pense bien que jamais aucune autre voix ne m'a jamais fasciné comme ça, et pourtant, j'en ai connu, des centaines, et j'en ai aimé aussi, d'autres mystères. je suis presque sûr qu'une grande partie des questions que je me pose sont exactement les mêmes que celles qu'elle se posait quand elle avait vingt-trois ans, quand elle était haranguée par Geraldo Vandré qui disait que les histoires de t-shirt de "baby" c'était de la vraie merde (Caetano en parle dans Pop Tropicale et Révolution), ou quand elle se faisait annuler ses spectacles, quand elle peinait encore à exister et que le danger était la seule explication, quand sa voix demeurait imperturbable alors qu'on entend bien que tout était histoire de perturbations.


elle doutait, sa voix s'en foutait

mardi, février 21, 2006

cherche boites vides (disjointed)





vendredi, février 17, 2006

et mes mains déferlèrent d'enthousiasme: les quatre premiers

oui, vous avez entendu comment sur le "baby"* de 68 qu'elle chante toute seule (il y a la version très connue avec veloso sur tropicalia ou panis et circensis aussi, j'aime un peu moins), à un moment la voix de Gal sort de la reverb et vient tout près faire des pirouettes de chaleur sur l'oreille? ça vous souffle la nature; et puis sur la version d'"avarandado" qu'on trouve sur le caetano e gal qui s'appelle domingo des tous débuts, quand elle dit "madrugada..." sa voix s'étire comme un fil de liquide brûlant, ça grouille de ce truc qu'on appelle la grâce, et pourtant je l'implore peu; après j'aime aussi quand elle criote, un peu moins, c'est un peu trop théâtral, même si "tuareg" est totalement fou et elle qui se pose en fin de mesures comme une vraie anglaise en colère (j'en ai trouvé un peu, évidemment, de la colère), et je l'aime bien espiègle, plus sombre, quand elle dit "meu nome é gal", grave comme dans "acaua" et j'aimerais tant savoir de quoi elle parle, ou quand elle se dédouble sur "com medo com pedro" parce qu'on a l'impression qu'elle ne joue pas à être double mais qu'elle l'est vraiment, un peu, qu'elle se regarde et qu'elle se trouve belle, des fois, affreuse, d'autres, et j'aime même quand elle elle est incertaine et boulote sur les samba, les "deixa sangrar" et "sebastiana", parce qu'on a voit qu'elle n'est pas (encore) une diva, et je hais les divas mais gal n'est pas une diva, écoutez comment elle crie à la fin de "the archaic lonely star blues" c'est une personne en danger.
*c'est un lien mp3 ephemère

mercredi, février 15, 2006

cameltoe


connaisse vous le "relance" de veloso qu'il y a sur ce disque fabuleux?

je ne suis pas venu à gal, en plus, c'est elle qui venue à moi, je cherchais par hasard des filles en colère; il y avait baby consuelo aussi, qui est toute mignonne sur ce disque de novos baianos, mais pas autant, et puis, regardez, voilà

je me retrouve encore ébloui, je cherchais pourtant la colère

sudden colors

si je dois vous expliquer;
au début de "miserere nobis" de gilberto gil, la chanson qui commence tropicalia ou panis et circensis il y a trois faux départs; il y a un embranchement; il y a un monde entier de possibles et on retient son souffle trois fois; il y a trop de quartiers dans l'orange (vous y avez déjà pensé, à l'orange, qui grandit de l'intérieur, qui grandit par monceaux mélangés, et des fois il y a des oranges minuscules qui poussent en l'envers, coincées entre trois gros quartiers, et c'est une jolie promesse mais à l'intérieur de l'orange rien d'autre ne peut se passer qu'un petit avorton mignon un peu inutile parce qu'en plus il est toujours moins sucré) et c'est un peu ça qui donne des couleurs, c'est ça qui fait le bordel et qui fait venir les gens et qui fait partir les militaires; et c'est ça qui fait qu'à la fin du "lindoneia" de nara leao il y a un public en boîte qu'on force à applaudir

il y a beaucoup de faux-départs et de vraies couleurs dans at war with the mystics, forcément il y a un monde de peinture éclaboussée au-dessus et c'est un peu fatigant; "yeah yeah yeah song" et "free radicals" qui commencent le disque comme des modes d'emploi n'arrêtent pas de s'arrêter et de faire place pour que des jolis sons s'entortillent dedans (c'est une pratique sanguine chez moi, figurez-vous); on peut y reconnaître beaucoup de jouets pluggo et affiliés comme le fabuleux delay lama (l'année dernière à amsterdam avec la section on organisait des concours de delay lama avec bertrand et mehdi) et je vous jure que drozd et coyne et ivins ont l'air de s'amuser avec comme des gamins ça fait drôlement plaisir*
j'aime tellement cette joie de l'interstice c'est presque comme regarder le temps dans les yeux et le faire hoqueter en lui bourrant le crâne avec du papier mou; à chaque millimètre qui passe devant les oreilles tout peut s'écrouler et un nouveau protagoniste vient vous serrer la main avant de se dérober sous un coup de grosse caisse, et vous montre du doigt un nouveau chemin de fréquences, et vous montre que les couleurs c'est le bien, et vous montre que c'est comme ça qu'on sème les méchants

comme dirait une bonne amie let's make a riot of colors

j'apprends aussi tellement en écoutant computer world mais le carton n'a pas les mêmes vertus

*je vous en reparlerai de ce chef d'oeuvre en mieux mais plus tard parce que ce disque je l'ai aussi eu via des voies professionnelles et quand même ils ont un peu l'exclusivité de mes idées sur celui-là

mardi, février 14, 2006

edit : dans la boîte de la nuit

"Il y a des ivrognes parmi les moutons: ils s'empiffrent de hérissonne (c.-à-d. de genêt à balais; la cytise) et cela les met dans un état d'excitation qui va jusqu'à la perte de connaissance: beaucoup ont ainsi été victimes de renards ou de nuées de corbeaux (Ai vérifié ensuite: en effet: et aussi la renoncule, l'euphorbe, la colchique, le prêle, la grassette, les joncs sont des poisons pour les moutons)." (Arno Schmidt, Le coeur de pierre)

et moi il faut que je me casse de cette ville

mimi naka gomi aru

quand je pense qu'ils sont au moins trente, une quarantaine, à se dire qu'il vont faire trembler le monde avec un pied de 808 et de filtre et de branlouille VST et un revival neo-disco les gars vous croyez pas que le monde en a vues d'autres? j'en ai marre de voir que la seule envie de ce maintenant c'est rigoler

les enjeux sont crevés

"we know too little" m'a un jour écrit un ami, et c'était vrai

plus de mesdemoiselles pour chanter à tue-tête "ça va mal mais on est là" et brisez moi ces gonades arrogantes de crevure autarcie

plus de lignes droites

plus de mal

plus de bruit

plus de difficulté

plus de toi

plus de campagne

plus de travail

plus de reines

plus de pouvoir

et finalement, je m'était trompé:

plus d'or

plus de fatalité

dimanche, février 05, 2006

this here giraffe was never caught complaining


the sun goes down

vs.

the sun goes over me***


(c'est un enième message d'amour aux lips parce que j'ai encore regardé fearless freaks et, qu'encore une fois, je n'en ai jamais trouvé d'aussi

**inspirants**

presque, je dirais, wayne coyne* est une personne à modéliser**, c'est mieux que le café

sur transmissions from the satellite heart il y a tellement de détails minuscules, à droite, à gauche, au milieu, qui me font des trucs pas possible c'est plus qu'un disque c'est un manifeste de bruit un brouillon fabuleux et tout ça bien avant que je commence à me poser des questions sur le bruit et les radios)

et ici je devrais m'arrêter, car c'est extatique et un peu idiot. tout ça pour dire, je vais peut être rencontrer ces gens en vrai dans pas très longtemps et je parle peut-être mieux des mes années juvéniles que d'arno schmidt parce qu'arno schmidt, finalement, je n'y comprends pas grand chose et pourtant, je lutte, j'y passe des heures et des heures, et quand j'y comprends un truc j'ai envie de monter sur un podium***

*wayne coyne n'est pas le seul mon dieu avez-vous vu comment steve drozd est une personne incroyable? j'adore comment il porte son masque de junkie
**
toute sa vie est un truc à recopier
***"dis, les astronomes ont laissé filtrer que cette fois, quand nos USA apparaîtront à nouveau, et qu'une tâche rouge clair, si ce n'est blanche, deviendra visible dans la région du Kansas: c'est que la lave de surface des produits des bombes à hydrogène aurait "ouvert" un foyer de magma de ptite dimension" (from On a marché sur la lande, p.19)

et je vous rappelle que



vendredi, février 03, 2006

that big orange sun














n'est qu'une update de ça


mais tout est un peu une update de ça

alors j'aime bien, sur la quatre il y a une basse très basse qui se bat avec des ooooh et des aaaaaah et la compress est pile poil comme il faut pour casser la ville

jeudi, février 02, 2006

highway

th'faith healers, même th'faith healers
pffff non mais MONSIEUR CULLINAN vous n'avez pas mieux à faire

rainbow silhouette


en fait rave un2... m'a miné un temps, parce qu'il y a de la publicité sous les poils et beaucoup d'espace vide dedans (mon dieu, so far so pleased est laid à pleurer l'espace); il m'est arrivé au même moment de me plaindre, en tête, des facilités de the diviners (un schizo s'appelle tyrone, un jeune garçon se fait manipuler au baton de sourcier près de monadnock mountain, à concord, il y a tellement de discours sur les doughnuts ça en devient suspect comme une caricature d'oeuvre totale qui montre les crocs) alors qu'à côté, j'insistais du côté d'un indiscutable cul-de-sac: mais pourquoi faut-il donc que le coeur nous fasse faire des bêtises, pourquoi faut il qu'il nous incline le regard là où c'est inutilement bleuté, pour trois paillettes? heureusement, et même les medias l'ont dit, musicology est un peu regaillardi; il reprend undisputed (l'émoi accidentel de rave un2) et lui fabrique une grange avec quelques allumettes. j'aime bien la secheresse absolue de illusion, coma, pimp & circumstance, où la voix prend des risques à émousser sa vraie matière, à se cogner, front contre front, avec la boîte à rythmes (qui n'est pas très belle, et n'est pas un linn lm-1 (dire qu'on peut tutoyer tous les dieux mélangés avec ce truc en bois). je continue à chercher et m'autorise des vacances du côté de chez hella (les deux premiers, si vous voulez savoir?)

prince of tennis


c'est février je commence une ballade périlleuse, manger, un par un, les gros gravats de prince roger nelson à partir de emancipation

et


je vous dirai si j'y vois la liberté après les costumes et les excentricités de poil

(en tout cas rave un2 the joy fantastic est plein de jolies surprises, déjà)