brigas
il y a toujours des types dans des soirées qui vous font écouter fela ou de la musique éthiopienne et qui attendent de vous voir lever les yeux pour vous attraper le regard dès qu'il se tourne vers le plafond, dans leur direction (pas un instant ils ne se disent que vous montez les yeux au plafond parce que vous connaissez déjà le dit morceau ou parce que vous les voyez venir) pour vous dire que c'est vrai tu entends ça c'est incroyable c'est bizarre et c'est imparable pour les fesses (après, ce n'est pas très caché, mais vous ne dites rien, vous êtes aimable), alors voilà un truc utile pour les embêter, dans le genre, j'en ai déjà trouvé plusieurs, mais il y en a un qui est au-dessus des autres, pas très caché, mais tout à fait imparable, donc, c'est cet incroyable volcan portatif de jorge ben, à peine réputé, tout à fait, indiscutablement, explosif; je ne peinerai pas à essayer de vous le décrire, c'est un disque imparable, donc, de la musique funk chantée en portugais, avec des claps et des choeurs terribles, simplement, finalement, qui fera son office dans n'importe quelle soirée nerd où des gros garçons mal rasés font mine de gigoter sur de la musique noire comme s'ils y connaissaient quoi que ce soit, alors que leur vrai amour averti c'est aimee mann ou des inédits de big star. je vous conseillerais bien d'essayer le "triste bahia" qui se trouve sur le transa de veloso évoqué ci-avant, mais l'effet est moins évident, nettement moins évident, parce que son squelette est en papier; celui d'africà brasil est en bois massif, tout à fait indestructible après 2h.il convient toutefois de passer la version de "taj mahal" qui s'y trouve parce que rod stewart l'a toute cannibalisée pour en rendre le refrain presque cauchemardesque, et c'est un peu pareil avec "mas, que nada" qui est un beau standard de "samba esquema novo" mais voilà, la télévision, la télévision lui a fait du mal